Depuis une vingtaine d’années, on constate une croissance exponentielle du marché des cosmétiques bio en France, illustrant ainsi l’engouement croissant des consommateurs.
La France a été un précurseur dans le développement des produits cosmétiques bio, notamment avec l’émergence des labels comme Cosmébio (certifié par Ecocert ou Cosmécert selon le référentiel COSMOS Organic) le plus courant et reconnu pour les cosmétiques bio français ; Nature & Progrès considéré comme le plus exigeant, et la mention Slow Cosmétique qui incarne une démarche globale plus éthique et responsable au-delà de la seule dimension biologique des ingrédients.
Quelques chiffres
Dans les années 1980, on parlait encore de marché de niche, avec un nombre limité de marques pionnières telles que Melvita (1983), Sanoflore . En 2006, il existait seulement 40 marques de cosmétiques bio en France.
Le marché a connu une accélération significative et en 2010, on comptait déjà plus de 230 marques de cosmétiques bio en France. Cette décennie a vu l’émergence de nombreuses petites et moyennes entreprises, ainsi que l’intérêt croissant des grands groupes pour le segment bio.
Depuis le début des années 2020 : la croissance s’est poursuivie et même massifiée. Le marché est devenu très dynamique avec un nombre d’acteurs en constante augmentation. En 2020, le label Cosmébio comptait 500 adhérents pour un total de 670 marques.
Quelques marques françaises parmi les premières
Parmi les marques bio ou naturelles pionnières, on trouve Patyka (1920), Cattier Paris (1968), Centella (1972), Body Nature (1972), Melvita (1983), Centifolia (1983), Sanoflore (1986), Nuxe (1989), Florame (1990), Caudalie (1995), etc. Et depuis les années 2000, l’offre s’est enrichie de marques comme L’Arbre Vert (2003), SoBio Etic (2008), Les Laboratoires de Biarritz (2010), Jeanne en Provence (2012), Avril (2012), Oh My Cream Skincare (2015)…
Qu’est-ce qu’un produit cosmétique biologique ?
Les cosmétiques bio sont des produits naturels composés d’au moins 95 % d’ingrédients certifiés biologiques. Ils bénéficient de certification et label de qualité internationaux les plus stricts. Il se distingue par sa composition, son mode de fabrication et son impact environnemental, par rapport aux cosmétiques conventionnels répondant à l’un ou l’autre des labels ou référentiels ci-dessus qui encadrent cette appellation.
Les caractéristiques principales qui définissent un produit cosmétique bio se fondent sur les critères des labels les plus reconnus tels que :
- des ingrédients d’origine naturelle et biologique :
- Le produit doit contenir un pourcentage élevé d’ingrédients d’origine naturelle. Généralement, au moins 95 % des ingrédients du produit total doivent être d’origine naturelle.
- Une part significative de ces ingrédients doit être issue de l’agriculture biologique. Les labels exigent souvent un minimum de 10 % à 20 % d’ingrédients biologiques sur le total du produit fini, et au moins 95 % des ingrédients végétaux doivent être bio (car l’eau et les minéraux ne peuvent pas être cultivés et ne sont donc pas considérés comme « bio » dans le calcul).
- l’exclusion ou la limitation drastique de substances controversées comme :
- les substances pétrochimiques (huiles minérales, paraffine, silicones) ;
- du parfum et des colorants de synthèse ;
- des conservateurs controversés (parabènes, phénoxyéthanol, formaldéhyde) ;
- les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) ;
- les nanomatériaux (selon les labels cela peut varier pour certains usages comme les filtres solaires).
- des procédés de fabrication respectueux :
- Les méthodes de production et de transformation des ingrédients doivent être respectueuses de l’environnement et de la santé humaine ;
- La non-utilisation de certaines techniques chimiques lourdes ou polluantes (comme l’éthoxylation ou l’ionisation).
- un emballage écologique : les labels encouragent l’utilisation d’emballages recyclables, biodégradables ou à faible impact environnemental, avec un minimum de suremballage.
- la certification par un organisme indépendant : un produit cosmétique est considéré comme « bio » s’il a été certifié par un organisme de contrôle indépendant selon un cahier des charges spécifique. L’affichage de ces logos sur l’emballage est la preuve de la certification.
Comment choisir ?
Face à la multitude de produits de beauté disponibles, le choix entre cosmétiques biologiques et formulations classiques n’est pas toujours aisé. Si les deux catégories visent à embellir et soigner la peau, leurs compositions et leurs impacts ne sont pas les mêmes. Opter pour le bio, c’est privilégier une approche plus respectueuse de l’épiderme et de l’environnement.
- Une composition plus naturelle et douce
L’un des principaux avantages des cosmétiques bio réside dans leur composition. Ils sont formulés à partir d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, ce qui signifie qu’ils sont exempts de pesticides, d’herbicides et d’engrais chimiques. Ces produits bannissent également la plupart des substances controversées présentes dans les cosmétiques conventionnels, telles que les parabènes, les phtalates, les silicones, les huiles minérales (dérivées du pétrole) et les parfums de synthèse.
- Un engagement pour l’environnement
Au-delà des bénéfices pour la peau, utiliser des cosmétiques bio, c’est aussi faire un geste pour la planète. La production biologique respecte des cahiers des charges stricts qui limitent l’impact écologique.
Si les cosmétiques conventionnels peuvent offrir une efficacité rapide, les produits bio proposent une approche plus holistique, axée sur le long terme. Ils constituent une alternative pour les personnes qui recherchent des soins doux, respectueux de la santé de leur peau et soucieuses de leur impact environnemental.
Anne Vaneson-Bigorgne