Véritable extension de soi, le sac à main est bien plus qu’un simple accessoire de mode. Qu’il soit mini ou maxi, il abrite un univers secret qui peut aller de l’organisation millimétrée à l’anarchie la plus totale. Mais que cache-t-on vraiment dans son sac ?
Ce compagnon de route -qui contient toute notre vie ou presque !- est souvent un objet de fantasme pour la gent masculine. Pour nous les femmes, c’est un bouclier, un accessoire de mode, une extension de nous… et parfois, avouons-le, une zone de non-droit où les lois de la physique n’ont pas droit de cité. Le sac à main n’est pas qu’un contenant qui joue aussi les accessoires de mode, c’est une extension de soi, une carapace de cuir ou de toile qui contient toute notre vie, nos secrets et notre capacité à survivre en milieu urbain.
Inventaire à la Prévert ou un joyeux bazar, au choix !
Si l’on devait l’ouvrir et passer en revue son contenu, on tomberait d’abord sur les piliers de l’organisation, car au milieu du chaos, il faut de la structure ! On y trouve le trousseau de clés (celui qui joue toujours à cache-cache quand on est devant la porte), le smartphone (notre tour de contrôle) et la petite maroquinerie qui contient précieusement nos moyens de paiement, qui permet de dévoiler notre identité en cas de besoin, etc. Pour les plus organisée d’entre nous, le porte cartes en cuir pour femme est glissé dans une poche latérale pour un accès rapide… ou pas ! C’est l’accessoire « it-bag » indispensable pour voyager léger quand le portefeuille, porte-monnaie, compagnon… qui permet de dégainer carte bleue et titre de transport avec une rapidité déconcertante.
Au-delà des papiers nécessaires contenu dans un étui, plonger la main dans le sac d’une femme, c’est parfois faire un inventaire poétique et surprenant, digne de Jacques Prévert. Qu’y trouve-t-on réellement ?
- Un véritable pôle beauté et retouche : un rouge à lèvres dont le capuchon a glissé (risquant de tout tacher), un baume hydratant bien entamé, une lime à ongles pour les accrocs de dernière minute, et cet atomiseur de parfum de poche pour se rafraîchir à tout moment, sans oublier la brosse à cheveux et un élastique de secours.
- Un pôle administratif involontaire constitué d’une collection de tickets de caisse froissés datant du mois dernier, d’un stylo qui n’écrit plus qu’une fois sur deux mais que l’on garde « au cas où », et parfois, une liste de courses griffonnée sur une enveloppe.
- Un pôle technologique avec des écouteurs emmêlés (un mystère irrésolu de l’univers) ou sans fil mais que l’on a oublié de recharger, un chargeur portable lourd comme une brique, et peut-être une clé USB perdue au fond de la doublure.
- Et un pôle indéfinissable qui va du bonbon à la menthe solitaire à une pierre porte-bonheur en passant par un jouet d’enfant si l’on est maman, ou encore une paire de lunettes de soleil, même en plein mois de décembre, etc.
Dis-moi quel est ton sac, je te dirai qui tu es !
Le choix du contenant est aussi révélateur que le contenu. La tendance actuelle oscille entre deux extrêmes qui racontent notre rapport au monde.
D’un côté, le Micro-Bag qui ne peut contenir que le fameux porte-cartes cité plus haut, un rouge à lèvres et un téléphone. Il est l’apanage de celles qui prônent le minimalisme, ou du moins, qui font semblant le temps d’une soirée.
De l’autre, le Cabas XXL (Tote Bag). C’est le sac « maison-tortue » : on y met son ordinateur, sa gourde, une tenue de sport, un livre de poche et peut-être même les courses du soir. C’est le sac de la femme tout-terrain, prête à affronter une journée de 18 heures sans repasser par la case départ.
Peu importe la taille ou la marque, nos sacs sont des capsules temporelles. Ils racontent nos journées, nos angoisses (« J’ai pris un parapluie ? ») et nos petits plaisirs. C’est un joyeux bazar, certes, mais c’est le nôtre. Et tant que nous arrivons à remettre la main sur nos clés en moins de trente secondes sans retourner tout son contenu, tout va bien !
Anne Vaneson-Bigorgne